Un jour sans
fin ?
Donc le 7 avril, j’apprends
que « La
livraison de mon terrain aura lieu vendredi 15 avril 2016 à 9h », soit le dernier jour de la semaine la plus
tardive dans l’intervalle des dates annoncées par LP Promotion.
Le lendemain, la vie
est belle : Oc Résidences me confirme
que mon chantier démarrera le 18 avril : j’ai rendez-vous sur le terrain à
8h00. J’y serai !
Le 11 avril,
premier jour de la quinzième semaine de l’an de grâce 2016, le directeur de
chantier du lotisseur m’appelle… Je ne
sais pas pourquoi, mais je ne suis même plus étonné du nouveau retard qu’il m’annonce…
Encore et toujours du retard ! Ça devient
insupportable : la gestion des plannings dans cette entreprise, c’est
n’importe quoi.
Malheureusement, mes expériences passées m’ont prouvé que ces
retards sont monnaie courante dans le BTP et la construction immobilière :
tenir un délai, ce n’est définitivement pas leur truc. J’espère qu’Oc Résidences
sera plus rigoureux cette fois-ci, car ça n’avait pas été le cas pour ma
précédente construction avec eux en 1999.
Bref ! Concernant le lotissement, l’enrobé va être
réalisé entre le vendredi 15 avril et le lundi 18 avril au soir, puis le
marquage au sol les mardis et mercredis : je ne pourrai donc pas démarrer
avant le jeudi 20 avril au matin, date de la réception des travaux d’aménagement
du lotissement.
J’obtiens tout juste l’accord de démarrer l’implantation de
la maison le lundi 18 au matin. Pour couler les fondations, il faudra attendre
le jeudi après la réception du lotissement. Ben voyons !
Depuis le début de cette histoire, je me demande pourquoi ma
radio ne m’annonce pas tous les matins : « Bucherons, bucheurs, c'est le jour de la marmotte ! Debout les
morts, y en a marre des mottes ».
Le bout du
tunnel…
J’avertis Oc Résidences de ce nouvel événement.
Cette fois-ci, peu leur importe, et je dois dire que c’est
pareil pour moi : tout le monde a trop attendu dans cette histoire.
L’implantation aura bien lieu le lundi 18, et les fondations seront coulées le
mardi 19 après-midi. Ce sera un putsch, comme la première maison démarrée sur
ce lotissement (cf
chapitre 11), puisqu’il n’y a que ce moyen d’avancer !
C’est ainsi que j’ai un premier rendez-vous préparatoire avec
le terrassier sur le terrain au milieu de la semaine précédant l’implantation :
il doit venir sur place le week-end pour préparer un chemin d’accès qui sera
utilisé par les différents engins qui viendront faire des travaux et des
livraisons ; il doit également commencer le décapage du terrain à
l’endroit de l’implantation de la future maison.
Ainsi fut fait.
Premiers travaux de mon chantier : la réalisation du chemin d’accès |
Le 15 avril, un petit miracle se produit : la
réalisation des enrobés a réellement démarré… Et ils sont terminés comme prévu le
18 avril au soir ! Enfin, comme prévu dans ce énième planning…
Démarrage des enrobés le 8 avril : on débute par les trottoirs |
Le 15 avril : réalisation des enrobés de la chaussée |
Les engins sont prêts à terminer l’enrobé dans les voies du lotissement |
La réunion de
démarrage du chantier !
Le lundi 18 avril,
jour tant attendu, c’est la réunion de démarrage du chantier avec
l’implantation de la construction. Le conducteur de travaux est présent, ainsi
que le terrassier, et les maçons.
Cette réunion est extrêmement importante, car c’est le seul
moyen de constater de visu ce que donnera votre construction une fois terminée.
C’est aussi le seul moment pour remettre en cause des choix qui jusque-là
étaient plutôt théoriques et pour lesquels vous n’aviez qu’un papier pour
juger.
Pour ma part, je vous en ai déjà parlé, il était probable
que les évacuations de la maison nécessitent une pompe de relevage. Je me
disais que rehausser la maison m’éviterait peut-être cette installation
supplémentaire.
La réalité a été la suivante une fois l’ensemble des points
de niveaux relevés :
- Le garage sera sur vide sanitaire et pas sur hérisson, et la maison ainsi que la terrasse seront rehaussées d’une rangée de parpaings supplémentaire. Le vide sanitaire du garage comptera une rangée de parpaings de moins que le reste de la maison afin de conserver le décroché de toiture entre le garage et le corps de la maison pour respecter les différents visuels annexés au permis de construire.
- Malheureusement, tout ceci ne m’exempte pas de la pompe de relevage qui, une fois les niveaux mesurés, s’avère absolument nécessaire. D'ailleurs, ce n’est pas UNE pompe qu’il me faut, mais DEUX : une pour les eaux usées de la maison, et une pour le pluvial.
Les eaux pluviales arrivent du toit de la maison :
celui-ci étant bien plus haut que la route, et les tuyaux d’évacuation arrivant
au niveau de la dalle de la maison, j’aurais pu éviter la pompe supplémentaire.
Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les prises de niveau réalisées sur le
terrain, et la loi de la gravitation.
Le problème, ce sont les réglementations communales. La loi
autorise depuis quelques années les communes à imposer des installations pour
la récupération et la gestion des eaux pluviales (Voir sur le site assainissement.developpement-durable.gouv.fr).
Evidemment, la commune, comme de nombreuses autres, a sauté sur
l’occasion et, au nom du principe de précaution, a imposé dans son P.L.U. (articleU1- 4, paragraphe 2, alinéa b) la mise en place de cuves de rétention des
eaux pluviales pour chaque nouvelle construction, indépendamment de la
topographie des lieux.
Une cuve de rétention, c’est un dispositif enterré qui constitue un tampon de
stockage provisoire entre l’arrivée des eaux du toit de la maison, et le rejet
vers le réseau d’évacuation des eaux pluviales. Le débit du rejet en sortie de la
cuve est inférieur au débit d’entrée. Ceci permet, en cas d’orage violent par
exemple, d’évacuer l’eau progressivement sans engorger les réseaux publics.
La cuve est enterrée, avec un orifice de fuite (rejet) situé
à un niveau plus bas que l’orifice d’arrivée d’eau. C’est pourquoi il va me
falloir 2 pompes de relevage plutôt qu’une seule :
- Unepompe de relevage des eaux claires pour les eaux du pluvial
- Unepompe de relevage des eaux chargées pour les eaux domestiques sales de la maison (cuisine, salle de bain, WC)
Ajouter un dispositif mécanique quelque part induit
obligatoirement un risque de panne qu’il va falloir gérer :
- La pompe pour eaux claires ne pose pas de problème particulier : au pire, les eaux pluviales déborderont sur mon terrain, et ruisselleront jusqu’en bas. Celui-ci est en pente, et en bas, c’est un champ.
- Pour les eaux usées, c’est un autre problème : il faut prévoir une station de relevage équipée, soit d’une pompe simple et acheter une pompe de secours qui sert en cas de panne, soit d’une pompe double. Dans les deux cas, la ou les pompes sont immergées dans une cuve de rétention.
- L’avantage de la pompe double, c’est la sécurité : les 2 pompes fonctionnent en alternance, et en cas de panne, le système fonctionne sur une pompe, et la panne est signalée par une alarme.
- L’inconvénient de la pompe double, c’est le prix qui n’a rien à voir avec la pompe simple. Pour résumer, on passe de 1.500€ à plus de 4.000€, et il s’agit d’un système plus adapté pour de grosses installations que pour une maison individuelle.
- L’avantage de la pompe simple, c’est son prix et la facilité d’installation.
- L’inconvénient de la pompe simple, en dehors de l’obligation de stocker une pompe neuve en attendant une hypothétique panne, c’est d’être obligé de remplacer la pompe en panne avant que la cuve de stockage temporaire des eaux usées ne déborde, en espérant que la pompe neuve qui n’a jamais servi ne soit pas elle-même en panne, et en supposant que la panne a été détectée suffisamment tôt !
Dans tous les cas, quelle que soit la solution technique
retenue, une panne nécessite le remplacement de la pompe défectueuse :
cette manipulation est heureusement réalisée en moins de 30 minutes à ce qu’il
paraît (enfin, je vous dirai le temps exact quand cela arrivera !). La
préconisation du constructeur est de partir sur une pompe simple… Je vais y
réfléchir.
Pour conclure la réunion de démarrage du chantier, et en
voyant le dessin réalisé à la craie sur le sol, je me dis que la terrasse est
un peu trop petite : je décide de l’aligner sur le mur extérieur de la
construction : elle fera donc 7,50m de longueur au lieu de 6,00m.
L’implantation se termine un peu après 10h. L’ensemble des axes
des fondations est tracé au sol à la craie, et grâce à Monsieur Pythagore, les angles seront droits. C’est d’ailleurs en faisant la piscine
de ma deuxième maison que j’ai découvert l’utilisation pratique de son théorème si couramment utilisé en maçonnerie avec la fameuse méthode du 3-4-5 !
Décapage du terrain, réalisation de la plateforme de construction |
Implantation de la construction et calcul des angles : merci Pythagore |
Tracé des axes des fondations à la craie, première visualisation de la construction |
Le début des
grandes manœuvres…
C’est donc parti pour plusieurs mois de chantier. Sitôt la
réunion terminée, le terrassier enchaîne en creusant les fondations. Le terrain
est en pente à l’origine, et a été remis de niveau pour faire la plateforme
d’accueil de la construction. Pour cela, les travaux de terrassement ont
conduit à décaper le coté le plus haut jusque sous le niveau du terrain naturel,
et à remonter le niveau à l’autre extrémité. Afin que l’assise de la maison
soit correcte et que les fondations descendent au niveau du bon sol, celles-ci
sont de plus en plus profondes au fur et à mesure que l’on va du garage (haut
du terrain) vers la terrasse (bas du terrain). Arrivé au milieu de la future
maison, la profondeur des massifs des fondations passe au-delà des 2 mètres.
Les massifs sont remplacés à ce stade par des pieux de plus en plus profonds.
Au-delà de 2 mètres de profondeur, des pieux remplacent les massifs |
Le tracé des axes a été remplacé par des tranchées de fondations |
Le mardi 19 après-midi,
le béton arrive !
Je ne suis pas présent sur le chantier, mais j’ai un
informateur fiable : le Directeur des travaux de LP Promotion m’appelle pour me prévenir
que « des pompes à béton et un convoi
de toupies à béton rentrent sur le lotissement alors qu’il m’avait dit
d’attendre le jeudi 21 avril ! ». Lui n’est pas sur le chantier,
mais il a reçu des photos des ouvriers qui sont sur place.
Franchement, à ce stade, et après des mois d’une attente
interminable, je m’en contrefiche totalement !
La seule chose qui inquiète ce Monsieur, c’est qu’il n’a pas
encore fait la réception de son chantier, et il a peur qu’il y ait des
réserves… En clair, il craint que son enrobé tout neuf soit abîmé, ou défoncé
par les engins de chantier. Son appel téléphonique résonne en moi comme une
petite vengeance personnelle !
En même temps, j’ai laissé une caution lors de l’achat de
mon terrain : elle me sera restituée si le lotissement n’a pas subi de
dégâts, après la fin des travaux de la dernière maison ! Autant dire que
ce n’est pas pour demain, et je me demande même si elle me sera restituée un
jour… Mais ça m’aurait gêné que le revêtement ne soit pas testé avant la
réception du lotissement : mes camions ne sont que les premiers d’une très
longue série car au moins 500 toupies à béton vont se succéder dans le
lotissement durant les différents chantiers.
Grâce à cet appel du lotisseur, je m’arrête le soir même sur
le chantier en rentrant du travail. Très bonne idée qui m’a permis de réaliser
les photos ci-dessous ou vous pouvez voir que le constructeur a effectivement
sorti les grands moyens avec 2 pompes à béton l’une derrière l’autre.
Envoi du béton : deux pompes à béton ont été nécessaires |
Environ 80m3 de béton a été coulé dans les fondations |
L’impressionnant déploiement de moyens pour envoyer le béton |
Conclusion d’un
long, très long épisode de plus d’un an…
Vous vous demandez sans doute où en est mon litige avec LP Promotion et ma demande de
dédommagement pour tout ce retard ? Et bien le mercredi 13 avril, jour du premier rendez-vous avec le
terrassier, je reçois par mail de LP Promotion une nouvelle proposition de protocole d’accord… Bien partiellement
satisfaisant, j’ai envie d’en finir avec ce dossier pour pouvoir passer
sereinement à la suite. Je décide donc d’accepter leur offre aussitôt, et
préviens mon assistance juridique que ce dossier est clos.
Eux, je ne vais pas les regretter !
Eux, je ne vais pas les regretter !
Le 20 avril, les fondations sont terminées, conclusion d’une épopée de plus d’un an |